La gare des tramways
La gare des tramways rayée de la carte
Zoom sur l’ancienne gare centrale des tramways à vapeur, située en bord de Sarthe
Les tramways de la Sarthe ont été mis en service en 1881, avec la première ligne Le Mans/ Le Grand-Lucé, raconte Daniel Mumbru, historien amateur et secrétaire du club des modélistes ferroviaires du Maine. La gare qui les accueillait était située à l’angle de l’actuel boulevard Robert Jarry et de la rue Paul-Ligneul.
« Mais avec l’arrivée d’une seconde ligne, cette gare devient trop petite pour absorber tout le trafic en partance du Mans. Il est donc décidé d’en construire une nouvelle.
Les chemins de fer n’existeront plus
Au même moment, l’hôpital situé en bordure de la Sarthe, près du pont Gambetta, doit être transféré vers son emplacement actuel, avenue Rubillard. Ce terrain, désormais libre, a été choisi pour construire la nouvelle gare centrale de tramways. La gare est encore en construction lorsque la ligne Le Mans/Saint-Denis-d’Orques entre en service en 1889. Le bâtiment des voyageurs et la remise des locomotives sont achevés en 1897. La marquise métallique, la remise des voitures et le château d’eau le seront un an plus tard.
Octobre 1898. L’inauguration est effectuée par le ministre de l’Agriculture. Le hall, couvrant une superficie de 2000 m2 protège les marchandises et les voyageurs des intempéries. Sur le toit de la remise des locomotives six cheminées permettent l’évacuation des fumées et des vapeurs. Au total, la gare s’étend sur plus de trois hectares.
« Je construis pour les cinquante ans à venir. Au-delà les chemins de fer tels qu’on les connais n’existerons plus », déclare la même année Louis Harel de la Noë, ingénieur des Ponts et Chaussées, à l’origine de cette construction monumentale.
1946, la gare est désaffectée
Dans les années 1930, déjà, la compagnie commence à perdre de l’argent. Et après la Seconde Guerre mondiale, le tramway tombe en disgrâce. En cause : la concurrence de l’automobile. Le conseil général décide de cesser l’exploitation des dernières lignes de tramways à vapeur : la gare est désaffectée. Un parc de stationnement pour les véhicules automobiles est établi sur la partie comprise entre la Sathe et les anciens quais de marchandises. Les autres locaux trouvent des utilisations provisoires. Et en 1949, la marquise est vendue à une entreprise de Vierzon, où elle sera transformée en garage.
En 1955, la totalité de la gare, les dépendances et la clôture sont démolies. Tout est rasé. Il ne reste rien de la gare des tramways à vapeur de la Sarthe.
Extraits d’un article de Lola DUFEU. Paru dans O.F du 1er novembre 2024
Date de dernière mise à jour : 15/04/2025